La naissance de Joshua

DATE D'ACCOUCHEMENT : 25 novembre 2008 / TERME : 38SA + 3j

POIDS : 58kgs ( +15cm depuis le début)

TOUR DE BIDON : 97cm ( +32cm depuis le début)

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Comme mes filles, ce petit garçon m'aura fait la frayeur d'une naissance trop tôt. Et comme pour mes filles, j'aurais tenu bon et dépassé ce fameux cap des 37SA !!! Soulagée, heureuse, mais pas pour autant pressée d'accoucher. J'aime être enceinte, et j'avoue que j'ai un peu peur. De la gestion de 3 jeunes enfants, de l'accouchement aussi. Je veux un accouchement le plus naturel possible, sans péridurale, sans perfusion, mais je n'ai ébauché qu'un début de plan de naissance à remettre aux sages-femmes le jour J et je remets toujours à plus tard. Pas envie de penser à tout ça.

Le mardi 25 novembre commence comme un jour comme les autres. J'ai quelques contractions dans la matinée. Je prends un bain dans l'heure du midi, je fais une sieste. Fred est en congé toute la semaine alors j'en profite pour me reposer. A 16h30 nous allons récupérer notre grande fille à l'école, et nous allons admirer ses travaux du trimestre à l'exposition de l'école. Nous déposons ensuite nos deux filles chez les parents de Fred afin de faire les dernières courses pour mon séjour à la maternité : coussinets d'allaitement, plats vite préparés pour Fred et les enfants, des bricoles. Mon sac est déjà prêt depuis quelques semaines. Ma mère nous rejoint à Carrefour. Nous l'invitons alors à diner. Nous passons rechercher notre progéniture et nous rentrons à la maison. Il doit être 19h.

Dans la cuisine, Fred et moi nous chamaillons en rigolant sur qui fera le repas, en prétendant que l'autre ne sait pas faire. Et puis je ne me sens pas bien debout. Une lourdeur sur le bas ventre plus qu'une douleur. Je cède ma place et je vais papoter avec ma mère dans le salon. Mais je ne suis pas mieux assise sur une chaise. J'essaie sur le canapé aux côtés de Cassandra et Liséa, et je m'énerve contre elles car elles n'arrêtent pas de remuer. Je finis par prendre le premier truc qui me tombe sous la main, un prospectus de Carrefour (non promis je ne fais pas de la pub, je ne suis pas assez célèbre pour être sponsorisée) et je m'isole dans la chambre des petites. Je fais plusieurs aller-retour aux toilettes, croyant à des coliques, mais non. Je dois me rendre à l'évidence : j'ai des contractions. Et des contractions qui ne se contentent pas de durcir mon ventre mais qui irradient aussi mon dos. Je me tords dans tous les sens, ne trouvant plus aucune position antalgique. Fred vient me demander si ça va. Non, pas trop. Est-ce que je veux aller à la maternité ? Non, je ne sais même pas si j'accouche là. Est-ce que je veux prendre un bain ? Quelle bonne idée j'aurais dû y penser moi-même ! Il me fait donc couler un bain.

Oh que ça fait du bien, cette eau très chaude sur mon ventre. C'est incroyable comme ça soulage ! Seulement cette sensation de bien-être ne dure que hors des contractions... Pendant, je me lance sur le côté, à genoux, je me mords pour ne pas crier. J'ai mal bon sang j'ai mal ! Je pense que je ne pourrais pas mettre mon bébé au monde, je pense que je n'arriverais pas à supporter la douleur, je pense que je veux la péridurale ! Heureusement le temps de pause est toujours plus long que le temps des contractions, même si elles se rapprochent, même si elles deviennent plus fortes. Elles finissent par devenir tellement fortes que cette idée de péridurale ne me lâche plus. Je veux que ça finisse. Je veux aller à la maternité.

Fred vient me voir. Je veux aller à la maternité ! Je demande à Fred de terminer mes valises pendant que je sors du bain. J'avais étiqueté dessus ce qu'il restait à y mettre : appareil photo, piles, Harry Potter etc. Je pensais le faire avant de partir pour la maternité, j'ai toujours eu 15h de travail pour les filles et j'ai toujours pu me déplacer jusqu'à quasiment la fin. Mais là je ne m'en sens pas capable du tout. Fred râle de devoir faire ça. Je veux bien qu'on échange nos places moi !

Entre chaque contraction j'essaie de me motiver pour sortir, et puis une nouvelle contraction me surprend. Finalement Fred a fini avant moi. Il m'aide à sortir, et il m'aide à m'habiller. J'embrasse mes filles en serrant les dents, je ne veux pas leur faire peur même si je dois avoir une mine pitoyable avec mes cheveux ruisselants et mon teint blafard. Ma mère va leur lire l'histoire. J'enfile mes chaussures, oh quelle galère ça encore ! Fred va mettre les bagages dans la voiture et reviens me chercher, je suis bien incapable de marcher jusqu'à la voiture sans aide. 

La voiture démarre. Je me sens vraiment vraiment nulle à cet instant. Pas capable de finir les valises, pas capable de m'habiller seule, même pas capable de gérer la douleur d'un accouchement plus d'1h !

Fred se gare devant les urgences maternité. Il est 21h. Je l'entends dire dans l'interphone qu'il vient parce que sa femme est peut-être sur le point d'accoucher et qu'elle ne peut marcher toute seule. Une sage-femme vient me chercher avec un fauteuil roulant. Nous prenons l'ascenseur avec des sages-femmes qui arrivent prendre leur tour de garde. Je n'ai pas dû leur sembler bien aimable.

On m'épargne l'épreuve du monitoring et on m'installe directement dans la salle d'examen. La sage-femme est gentille et m'aide à m'installer. Elle me demande si ça fait longtemps que mes contractions ont débuté. Je lui dis que non, mais que j'ai vraiment mal, plus mal que pour mes filles alors que j'ai accouché sans péridurale pour l'une d'entre elles. Et là vous voulez la péri ? OUI OUI OUI !!! Elle m'examine. Ah vous êtes ouverte à 9 doigts larges, il est trop tard pour la péridurale ! Et là je me sens revivre. Savoir que je n'ai pas subi tout ça pour rien, et que non je ne suis pas une chochotte, ça vaut toutes les anesthésies du monde.

Vite ! La dame est sur le point d'accoucher !!!

Quelqu'un m'aide à enfiler la blouse blanche si sexy et à aller jusqu'à une salle de naissance. Pendant ce temps-là Fred se prépare. Lui aussi a le droit d'être un peu (beaucoup) ridicule !

Vite une sage-femme me met une perfusion, pendant qu'une autre me pose le monitoring, et une troisième me pose les questions d'usage. Nom et prénom de la maman, du papa, du bébé. Je réponds entre deux contractions. J'ai toujours mal mais je sais qu'il n'y en a plus pour longtemps, alors je me sens courageuse d'un coup. Fred me rejoint. Je lui demande si quelqu'un lui a dit. Non quoi ? C'est presque fini, notre bébé arrive, c'est pour ça que j'avais mal !!! Notre dialogue fait rire la sage-femme. Quelques jours plus tard, Fred m'avouera avoir entendu une femme crier qu'une femme était arrivée à dilatation complète, et qu'il avait pensé qu'elle devait être bien cruche pour avoir attendu la fin pour venir.

Elle me dit de m'allonger et se prépare. C'est le moment. Je suis survoltée. Je vais voir mon bébé bientôt. Elle m'explique qu'elle va percer la poche des eaux pendant que je pousserais, et rigole avec son assistante du fait qu'elle va se prendre une bonne giclée. Et effectivement ! Un jet d'eau sort et noie cette pauvre femme. Nous sommes tous morts de rire, c'est chouette d'accoucher finalement ! Ouhlà là j'ai mal j'ai mal j'ai mal ! Je sais que le seul moyen pour faire passer cette douleur c'est de pousser. Alors je pousse ! Et je hurle : "Vas-y mon bébé !!! Allez viens ! Viens mon bébé !" Un nouveau jet d'eau arrose la sage-femme, qui, comme cette fois elle ne s'y attendait pas, est encore plus mouillée que la première fois. Je pousse. Je sens la tête de bébé passer. Doucement. Aller mon amour, viens voir ta maman. La tête est sortie, mais j'ai encore mal. On me dit d'arrêter de pousser, mais je n'en ai pas envie moi. Je veux pousser ! Je pousse malgré moi. Je sens les épaules de bébé tourner c'est étrange, et puis hop ! comme un bouchon sur une bouteille de champagne, bébé se met à glisser d'un coup. Il est là !!!

Je me redresse d'un coup et je vois son dos et sa nuque toute chevelue. La sage-femme me l'amène jusqu'à moi. Le papa coupe le cordon. Il est 21h30. Quel bonheur !!! Mais tu me sembles minuscule mon bébé. Tes pyjamas vont être trop grands, je n'ai prévu que du 1 mois, je m'attendais à un plus gros bébé. Papa prend des photos. La sage-femme nous demande si nous avons vérifié que tu étais un garçon. A vrai dire non, nous sommes tellement convaincu que tu en es un. Je soulève la couverture. Oui, pas de doutes, tu es bien un petit gars. Je me sens ridicule d'avoir craint de ne pas savoir aimer un fils. Je t'aime petit bonhomme.

Je ne me souviens plus de la délivrance du placenta. C'est que tout s'est bien passé. Pas de déchirure.

Papa accompagne son fiston nouveau-né dans la salle d'à côté. Je l'entends hurler. Ca fait toujours aussi mal au coeur. Et il m'annonce : 3kg345. Ah ben non alors, tu n'es pas si petit que ça.

Tu regardes avidement autour de toi. Tu passes tes yeux de ton papa à moi, de moi à ton papa. Tu es beau Joshua. Tu as déjà une bouille de petit mec. Et une voix de petit mec. Je te mets au sein seule. Tu tètes avidement, comme un pro.

Nous resterons 2h dans cette salle qui t'a vue naître, puis 36h à la maternité avant de rejoindre notre chez-nous, suivis par une sage-femme à domicile pendant une semaine.

Le début d'une nouvelle vie à cinq...   

Comments

[julie]

je veux le mm accouchement que toi MAISSSSS av péridurale mdrrrrr
parce que quand tu te fais recoudre c est pas la féte lol

[Cindy]

C'est très beau la facon dont tu raconte l'accouchement du petit joshua

[B-tin@]

Magnifique! Que dire de plus! Moi aussi j'en ai les larmes au yeux! Mais tu es folle d'attendre la fin!!! Deux fois sans péridurale, tu es mon héroïne! Moi j'y ai pensé à ma première mais j'ai vite changé d'avis! Qui sait peut-ëtre le troisième si je retombe enceinte! Bisous du Loir-et-Cher.

[Marie L.]

Quelle belle naissance !
Joshua était pressé de faire votre connaissance, quand ça a été LE jour il ne s'est pas fait désirer, c'est un rapide ;)

[wendy]

magnifique ton récit, j'en ai les larmes aux yeux ... que c'est beau une naissance !
et ton Joshua est magnifique !