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La Ben family !!!
14 janvier 2012

La naissance d'Anaé

DATE D'ACCOUCHEMENT : 17 novembre 2011 / TERME : 38SA + 4j

POIDS : 62,5kgs ( +13,5kgs depuis le début)

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Je n'ai jamais autant souhaité qu'une grossesse se termine. Ma fille est toujours en siège, et sa tête est bien calée au creux de mon estomac. J'ai l'impression d'avoir un anneau gastrique, je vomis dès que j'avale trois bouchées ! Et puis je ne voudrais pas qu'elle soit trop grosse pour venir au monde par les pieds. Heureusement, c'est un petit gabarit. Estimée à 2840g le 15 novembre !

Le 16 novembre, la veille de la naissance, j'ai été prise d'une frénésie de ménage. Sixième sens, ou déclencheur ?

Le 17 novembre, j'ai été réveillée par une contraction vers 1h du matin. Chouette c'est le grand jour ! Ou pas... Mais l'excitation de me dire que peut-être que si m'a empêchée de me rendormir. Je suis descendue dans le salon, j'ai fouiné sur internet, zappé à la télé, et j'ai commencé à noter chaque contraction. Les sage-femmes m'ont dit de ne pas tarder avant de venir à la maternité, à cause de mes antécédents (accouchée en 2h top chrono pour Joshua) et parcequ'il faudrait faire une échographie à mon arrivée pour déterminer si la voie basse est toujours possible. Contractions aux 10mn, puis toutes les 8mn. Mais elles ne sont pas douloureuses, alors je ne trouve pas le courage d'aller réveiller Fred pour le lui annoncer.

C'est finalement vers 5h30 du matin que je monte le voir dans la chambre. Mais je m'allonge à ses côtés et me mets à somnoler. Une contraction, douloureuse celle-là, me tire de ma torpeur. Cette fois, on ne peut plus attendre, il faut y aller.

On s'habille, on se prépare, on appelle ses parents pour qu'ils viennent garder les enfants, et on part vers 7h pour la maternité après avoir embrassé Cassandra qui s'était réveillée en nous entendant.

Trajet dans la voiture calme, peu de circulation, peu de contractions. J'ai peur et hâte à la fois. Je vais rencontrer ma petite surprise.

Je suis examinée dès mon arrivée à la maternité. Col dilaté à 4. La sage-femme me dit que ça ne devrait pas être trop long, quelle chance ! Fred et moi sommes emmenés en salle d'accouchement. Ce sera la salle "marmotte".

La sage-femme qui me suivra toute la journée (Juliette, une femme formidable) vient me demander si je veux la péri. J'hésite, j'ai très peur de la prendre, mais j'ai très peur d'accoucher sans d'un bébé en siège. Finalement, je l'accepte. L'anesthésiste arrive de suite, avec une infirmière anesthésiste très gentille qui arrivera à faire passer ce moment pour un moment juste désagréable.

Dès qu'ils sont partis et que Fred a repris sa place à côté de moi, je me mets à vomir, à trembler, à grelotter. C'est parti pour 3h de bad trip pendant lesquelles je me maudis d'avoir pris l'anesthésie. Et pendant ce temps, le monito reste plat. Mes contractions ont disparu.

A 8h, Juliette revient avec la gynéco de garde et l'interne en gynécologie (Mona, que j'avais déjà eu durant ma version la semaine précédente) pour me faire une échographie. Miss est toujours assise en tailleur, tête fléchie dans mon estomac. C'est parti pour une voie basse, je suis ravie ! Elle controle mon col, il n'a pas bougé. Elle me dit que si dans 1h ça n'a pas bougé, on m'injectera un produit pour augmenter les contractions. J'accepte. Tout en espérant ne pas en avoir besoin.

Elle revient 2h plus tard. Nous avons entendu naître deux bébés durant ce laps de temps. Nous aimerions bien voir le nôtre nous aussi. Mais je sais que ce ne sera pas tout de suite, avant même son verdict je sais que rien n'a bougé. Je n'ai eu aucune contraction. Mais plusieurs salves de vomissements en revanche. Les tremblements ont presque disparu quant à eux.

Avec le produit, les contractions reviennent doucement. L'infirmière anesthésiste me demande d'évaluer ma douleur. Euh... 1... Fred se voit déjà aller annoncer la naissance aux grandes soeurs et au grand frère pendant leur pause déjeuner. Il dit que ce sera un bébé apéro, comme les bébés de son collègue. Moi, je suis moins optimiste, je parie sur un bébé goûter, comme pour mes deux autres filles. Je vous l'annonce tout de suite : on a perdu tous les deux !

On attend... que faire d'autre... Fred joue à la DS. Moi je lis un peu (Le seigneur des anneaux - La bataille du roi : le passage de l'arrivée de l'armée d'Aragorn). Nous sommes plutôt gais encore. Fred me fait rire et amuse le personnel. C'est bon de l'avoir. Je me sens mieux sans ces maudits tremblements, j'ai presque chaud maintenant.

Il doit être 11h quand soudain je me sens mouillée. Ca bouge enfin ! Fred appelle. On m'examine. Fausse alerte, la poche est toujours intacte. Bien tendue, avec des petits pieds qui tapent dedans énergiquement.

Moins d'1h plus tard, je perds les eaux, cette fois je n'ai plus de doutes, je suis trempée. Juliette et Mona arrivent ensemble pour m'examiner. Je me souviendrais toute ma vie l'expression d'horreur qu'ont eue les deux femmes au moment où Juliette a levé le drap. Ce n'est pas de l'eau que je perds, mais du sang. Par caillots énormes. D'un coup plein de monde s'agite autour de moi, on me nettoie, on emporte les caillots pour les peser, on fait venir la gynéco. J'entends leurs inquiétudes. Ca ne se passe pas bien. Je vais avoir une césarienne. Je ne veux pas qu'on m'ouvre le ventre ! J'ai chaud, je tremble à nouveau, je suis proche de la crise d'angoisse là. Heureusement Fred est là pour m'aider à tenir bon.

La gynéco arrive. Le personnel présent s'installe autour de moi pour me faire une nouvelle échographie afin de voir d'où provient tout ce sang. Je pense de suite au placenta qui est bas inséré depuis le début de la grossesse. Elles aussi. Mais non, le placenta est intact, presque haut. Bébé est toujours dans la même position, en pleine forme, je le sens et le vois gigoter. Personne ne sait à quoi sont dûs ces saignements. Du col en train de s'ouvrir sans doute.

La gygy décide de poursuivre sur la voie basse. Je suis soulagée. Mais le stress a fait réapparaitre vomissements et tremblements, au point de vomir du sang cette fois. Et chaque fois que je vomis, je sens de gros caillots de sang couler.

J'en veux à mon corps qui me lâche maintenant alors que mes trois premiers accouchements ont été parfaits.

A 13h mon col est à 5, à 14h à 6. Juliette me dit que c'est comme un premier accouchement en fait. Je réponds que même mon premier accouchement a été plus rapide ! Mais bon, ça avance, c'est toujours ça.

A 15h, col toujours à 6. Nous sommes déçus Fred et moi. J'ai perdu mon pari, nous n'aurons pas notre fille pour l'heure du goûter. On me demande si j'accepte d'augmenter les doses de la perfusion, je dis oui. Je ne sens rien de toutes façons avec la péri, alors qu'on me mette les doses au maximum. Tout ce que je veux maintenant, c'est accoucher. On me fait asseoir en tailleur pour que bébé appuie un peu plus sur le col. Car tout le problème est là, la pression de ses petits petons n'est pas suffisante pour que le col s'ouvre rapidement.

1h plus tard, le col est à 7 ! Mais ma position empêche le monitoring de capter correctement les battements du couer de la petite ainsi que mes contractions. Je les sens bien pourtant, au niveau de mon estomac, au-dessus de la zone endormie par l'anesthésie. On me fait donc coucher sur le côté... et les contractions disparaissent...

Et sans surprise, à 18h le col est encore à 7. Je sens ce toucher vaginal, sans douleurs cependant. Juliette me dit que c'est une bonne chose, car bientôt il me faudra pousser et que ce sera plus facile si je sens ce que je fais. Allez hop, en attendant, je me rassieds.

A 19h, c'est tout le personnel (enfin c'est mon impression) qui vient me voir. La gynécologue veut m'examiner elle-même. Pour elle, ça ne bouge pas assez vite. Mon col est très souple, mais ça ne suffit pas pour me faire accoucher maintenant. Elle décide de me percer la poche des eaux pour faire bouger les choses. Juliette vient me dire au revoir, déçue de ne pas être celle qui m'aidera à mettre au monde mon bébé. Elle me promet de venir voir le lendemain cette petite coquine à qui elle a chatouillé les pieds toute la journée dès qu'elle prendra son service.

Je me mets à sentir les contractions. Trop. Elles font un mal de chien. Je pleure, je râle : je ne veux pas accoucher sans péri moi ! Si j'ai supporté tous ces effets secondaires, c'est pour ne pas avoir mal durant l'expulsion ! Je ne me vois pas du tout accoucher de mon bébé en siège sans anesthésie ! On m'envoie l'anesthésiste qui m'injecte un petit bonus. Je sens bien le liquide froid se diffuser dans mon dos, mais ça ne calme pas les douleurs. Chaque contraction m'irradie le dos. Je deviens mauvaise, je dis à Fred que si on voulait me dégoûter d'avoir un 5ème bébé c'était gagné, plus jamais je ne voudrais accoucher ! Ca le fait plutôt rire lui. L'anesthésiste revient et me réinjecte une dose. Mais j'ai toujours aussi mal. Après la colère, c'est la peur qui arrive. Je ne vais pas réussir à mettre au monde mon bébé. J'ai trop mal. Je ne veux plus accoucher. Je n'accoucherais pas tant que le produit n'agira pas !

J'aurais 11 contractions poche des eaux rompues, oui j'ai compté. Au bout de la 7ème ou de la 8ème, je change soudain d'avis. Je VEUX accoucher ! Tout de suite maintenant. Tant pis si je souffre le martyr, je veux que cette journée s'achève, je veux voir mon bébé, je veux pouvoir aller me coucher.

Le personnel médical arrive et prépare le matériel. Allez madame, c'est bientôt la fin. Tout repose sur vous maintenant.

L'étudiant en gynécologie à qui on raconte mes précédents accouchements me dit "ah bah vous aurez tout connu comme ça, l'accouchement express, l'accouchement en siège, vous reste la césarienne". Merci mais ça ira là.

Quand on me dit allez-y, je ferme les yeux, j'attrape les barres et je me mets à pousser. Ouhlà une très grosse douleur arrive. Je pousse je pousse je pousse. Je ne pense à rien, et j'entends un cri primal sans avoir l'impression que c'est moi qui le pousse. Je sens quelque chose sortir de mon corps.

Voilà les pieds sont sortis !

Seulement ? Moi je pensais avoir au moins sorti les fesses là. Bon allez, je ne me laisse pas abattre. Je pousse à nouveau, toujours les yeux fermés, j'écoute le compte rendu de ma progression par l'interne en gynécologie, Mona, qui m'assiste. Et je crie à chaque fois.

Les jambes sont passées.

Je pousse et là je sens une plus grosse douleur, c'est terrible. C'est bien une fille pour avoir de pareilles fesses. Et je me dis que c'est quand même "drôle" d'accoucher par siège, on sent chaque partie du corps de notre bébé passer bien distinctement.

Ouf les fesses sont sorties. Le plus gros est fait.

Nouvelle pause, nouvelles poussées, et ce sont les bras qui sortent.

J'appréhende un peu le passage de la tête. Allez dernier gros effort. Mais finalement dans ce sens la tête est moins difficile à sortir que dans l'autre.

Fred m'a expliquée après coup que Mona tenait mon bébé par les pieds et quand j'ai poussé pour la tête elle l'a soulevé d'un coup et suspendu quelques instants tête en bas. Je suis bien contente d'être restée les yeux fermés.

Anaé est née à 19h43.

Je m'allonge, tellement soulagée. C'est fini ! Ca y est, plus de douleurs ! Il me faut quelques instants pour réaliser que tout ça avait pour finalité mon petit bébé. J'ouvre les yeux pour le regarder et... mais où est mon bébé ? Je vois quelqu'un partir précipitament dans la pièce d'à côté avec un truc tout bleu, mon bébé ! et fermer la porte. Je me retourne vers Fred et demande ébétée "pourquoi ils ont pris le bébé ?". Il ne sait que répondre. Il est aussi abasourdi que moi.

L'interne me masse le ventre et me demande de pousser pour faire sortir le placenta. Et moi je me dis soudain que je n'ai toujours pas entendu mon bébé pleurer. Mon bébé ne pleure pas ! Mon bébé est bleu ! Que se passe-t-il ?

Le placenta est sorti et j'entends enfin le premier cri de ma toute petite. La porte se rouvre, et l'étudiant entre. Je l'assaille de questions. Il me répond tranquillement. Ma fille va bien, elle pèse 2,8kg et des poussières. (2,895kgs en fait, pour 48cms) Le personnel entre et me félicite chaleureusement. Le papa est invité à aller voir notre enfant.

Mon périné est intact, pas de déchirures, pas d'éraillures, rien.

Anaé m'est amenée un peu plus tard dans sa couveuse, petite chose toute bleue avec un bonnet tout moche. Elle est tournée de façon à ce que Fred puisse la contempler, mais moi je ne la vois pas et ça me frustre énormément. Fred la prend en photo pour me la montrer. Je suis étonnée de voir à quel point elle ressemble à son frère et à ses soeurs tout en étant elle. Mon amour. Anaé comme tu es belle.

DSC05768

Fred rentre à la maison voir nos trois autres enfants qui sont déjà couchés et ne nous auront donc pas vu de la journée.

Après une petite heure, j'ai le droit de prendre ma puce qui a retrouvé une belle vitalité. Je l'embrasse, je la renifle, je lui donne sa première tétée (qu'elle a du mal à prendre, elle n'a pas le réflexe d'ouvrir grand la bouche). C'est comme un deuxième accouchement pour moi. Te voilà enfin mon bébé, ma jolie surprise, Anaé.

 

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Commentaires
R
merci pour cette exceptionnelle "aventure" ..... il est vrai que lorsque l'on te lit, on n'a pas du tout envie d'une nouvelle grossesse !<br /> <br /> le stress me gagne rien quand te lisant !<br /> <br /> Je suis maman d'une petite Clara de 5 1/2 ans qui devrait avoir un petit frère ou une petite sœur cette année si tout va bien ....<br /> <br /> bisous à toi et à ta puce<br /> <br /> Céline
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